Juillet 2024
Édito
Bienvenue dans notre newsletter hebdomadaire ! Cette semaine, nous vous invitons à voyager dans le temps pour découvrir les figures emblématiques de l'Antiquité, des chiffres fascinants et des articles qui éclairent des aspects méconnus de l'histoire romaine. Plongez dans les récits et les faits marquants qui ont façonné le monde du vin.
Un petit repère temporel juste au cas oú :
Naissance de Rome en 753 av. J.C. = Monarchie
509 – 30 av. J.-C. : République
30 av. J.-C. – 476 apr. J.-C. : Empire romain, avec un empire allant de la Bretagne à la Syrie...
Puis, ça chauffe politiquement, il y a une séparation de l'Empire romain, avec la création de l'Empire romain d'Occident (fin en 476 apr. J.-C., début du Moyen Âge) et de l'Empire romain d'Orient (fin en 1453 lors de la prise de Constantinople par les Turcs).
Les Personnalités de la Semaine
On vous parle de trois hommes incroyables, Columelle et Pline l'Ancien, deux scientifiques et ingénieurs agro, (un peu nos @LyndiaetClaudeBourguignon finalement , et de Marcus Gavius Apicius, gastronome, jet-setter et éditeur du premier livre de recettes.
Columelle et Pline l'Ancien : c’est grâce à eux que les textes de Magon ont été traduits mais aussi appliqués, en plus d’être largement développés dans tout l'empire romain.
Columelle se concentre exclusivement sur l'agriculture et offre des conseils pratiques et détaillés.
Pline l'Ancien, avec son "Naturalis Historia", couvre un vaste éventail de sujets, allant de la géographie et de l'astronomie à la médecine et à l'agriculture.
Approche :
Columelle écrit principalement à partir de ses propres expériences et observations directes.
Pline compile des informations de diverses sources, parfois sans les vérifier, ce qui peut introduire des erreurs.
Marcus Gavius Apicius dit l'influenceur food ....
Origines et Vie Précoces :
A vécu sous les règnes des empereurs Auguste et Tibère.
Né dans une famille aisée, il s'est consacré à la gastronomie.
Passion pour la Gastronomie :
Connu pour son amour extravagant de la bonne nourriture, organisant des banquets somptueux et innovant dans ses recettes.
Voyages et Expériences :
Aurait voyagé loin pour obtenir des ingrédients spécifiques. Décadence et Fin de Vie : Aurait dilapidé sa fortune dans sa quête de la perfection culinaire et se serait suicidé après avoir réalisé qu'il ne lui restait plus que dix millions de sesterces.
Héritage et Influence
Apicius est souvent cité comme le symbole du luxe et de l'excès culinaire romain.
Son livre, "De re coquinaria", reste une référence importante pour comprendre la cuisine romaine et ses influences sur la gastronomie moderne.
Faits marquants : le Bio c’est bon mais sans plomb c'est mieux ….
Dans ce livre de recettes on y découvre qu'une centaine de recettes (sur un total de 450) citent le plomb ou un produit pour lequel le plomb a une importance pour la recette. Ce livre de recette apporte donc des exemples confirmant que le plomb d'origine alimentaire (neurotoxique et facteur de saturnisme même à très faible dose), a pu contribuer, selon Eugène de Saint-Denis, au déclin de l’Empire romain.
Une large majorité des recettes utilisaient du vin ou du sirop de raisin édulcoré au plomb : le jus de raisin (non fermenté) était concentré par évaporation à chaud jusqu'à en faire un sirop, et on avait remarqué à l'époque que ces jus prenaient un goût apparemment plus sucré et agréable quand il était cuit dans une marmite en plomb (l'oxyde de plomb, hautement toxique a un pouvoir sucrant). Le jus de raisin est naturellement acide, ce qui facilite sa contamination par le plomb. Le saturnisme alors dénommé choléra Pictonum a été décrit dès l’Antiquité chez les patriciens romains ; c'est seulement en 1696 que le médecin ulmois Eberhard Gockel attribue le saturnisme chez les habitants des régions viticoles d'Europe à la pratique consistant à « corriger » les vins en les sucrant par des composés chimiques du plomb
Le saviez-vous ?
Le french kiss est le premier éthylotest : les femmes ne pouvaient pas boire de vin, considéré comme un adultère passible de mort, et les hommes les embrassaient pour vérifier leur sobriété...
La famille dans son sens élargi : père, grand-père, oncle, grand-oncle, bref, un peu tout le monde.
On vous parle technique ?
Grâce aux travaux des «Personnalités de la semaine», il semble que la culture des vignes rampantes et des vignes conduites sur des arbres étaient les deux techniques les plus répandues.
On sait que les travaux de taille étaient très étudiés comme aujourd'hui finalement.
Ce ne sont pas les maîtres tailleurs de chez Simonit & Sirch qui vous diront le contraire.
Étude des sols, espacement des pieds, fertilisation des sols, traitement anti-parasites, etc. : toutes ces connaissances étaient étudiées, recherchées et répertoriées par les Romains.
Vendanges et Vinifications
Les vendanges se déroulaient festivement en septembre, soit un mois avant les Grecs. Ce «petit» changement a changé le goût du vin.
Côté vinification :
Pas de ROUGE, on ne connaissait pas encore la macération. On pressait, on mettait en amphore, on ajoutait des petites plantes, du sel de mer et autres, il n'y avait pas encore la connaissance du soufre à cette époque. On fermait hermétiquement les amphores et on attendait plusieurs mois ou plusieurs années. On ajoutait le nom du consul romain en poste à cette période, ce qui permettait de dater l’amphore.
« Heureusement que l’on ne fait pas la même chose aujourd’hui : sinon ça donnerait sur une bouteille : Elisabetha Borneus, Gabrielus Attalus, non inveni. »
(les français comprendrons cette petite blague…)
En parlant d’actualité, les grands crus classés, arrêtez de me dire que c’est Napoléon qui a créé le concept SVP ….. Ce concept a été créé par les Romains, c'est même Pline l’Ancien qui a répertorié 29 grands crus allant de Rome à Pompéi.
Vous voyez la tragédie arriver ?
Le bar à vin : Le prix du vin dans les tavernes de Pompéi Bien que la ville de Pompéi ait été secouée par le tremblement de terre de 63 puis ensevelie lors de l'éruption du Vésuve en 79, les vestiges des tavernes qui parsemaient certains quartiers ont été retrouvés intacts, certaines alignées les unes à côté des autres. Dans une rue qui mène aux bains publics, on en a dénombré pas moins de huit sur une longueur de 80 m ! De nombreuses tavernes avaient été reconstruites après le tremblement de terre. Sur le mur de l'un de ces bistrots antiques était peinte la carte des vins que l'on pouvait acheter en carafe ou en cucumas (« chaudrons, marmites »), pour des prix allant de 1 à 4 as (1 as équivaut à 1/4 de sesterce).
Conclusion :
En somme, l'Empire romain a non seulement façonné le monde antique mais a également laissé une empreinte indélébile sur la gastronomie et la viticulture contemporaine. Le savoir-faire romain, transmis et perfectionné au fil des siècles, continue d'inspirer et de guider les pratiques viticoles actuelles. Nous espérons que cette immersion historique vous a permis d'apprécier l'importance de ce patrimoine exceptionnel.
À la semaine prochaine pour de nouvelles découvertes fascinantes !
Comentários